Traduzione e Interpretazione

“Relations et apprentissages interculturels” sous la direction de Martine Abdallah-Pretceille et Alexander Thomas

Ce volume publié avec le concours de l’Office franco-allemand pour la jeunesse et sous la direction de Martine Abdallah-Pretceille et Alexander Thomas établit un état des lieux de la recherche interculturelle en France.

Malgré le fait qu’il date de 1995 et qu’il se concentre en particulier sur les réalités françaises et allemandes, ce livre mérite tout de même d’être lu. Ne fut-ce que pour réfléchir sur les exemples et les propos de Hans Nicklas, dont l’article est intitulé “Identité culturelle et conflits entre les cultures”

D’après cet auteur de l’Université de Frankfurt :

L’uniformité relative du comportement et du mode d’agir des individus qui se trouvent dans des situations sociales analogues est la condition nécessaire d’un bon déroulement des actions dans une société. Prenons un exemple simple : la circulation exige une série de règles – le code de la route – ; si elles n’étaient pas observées, il se produirait vraisemblablement un grand nombre d’accidents […]

Bien que la circulation automobile définisse pour une large part la vie des gens dans les Etats industriels avancés et que le degré d’observation du code de la route soit décisif pour la vie et la santé d’un grand nombre d’êtres humains, elle n’en fait pas moins partie des zones plutôt marginales d’une culture. Or, de même que la circulation de la route, la société toute entière est recouverte d’un réseau de normes et de règles sociales. Celles-ci vont de la quotidienneté (la façon, par exemple, dont les adultes se comportent entre eux et avec les enfants, dont on effectue un achat, si l’on paie le prix fixé ou si l’on marchande), s’étendent à la vie professionnelle (quelles règles observe-t-on lorsque l’on s’adresse à un supérieur hiérarchique, à un subordonné, au portier) et vont jusqu’aux rapports entre les sexes. (p. 37-38)

Il serait donc question, d’après l’auteur, d’ apprendre les règles inconscientes qui dictent notre comportement et celui des autres, en se déplaçant du premier au troisième niveau d’apprentissage interculturel, à savoir :

Premier degré : On considère que ses propres normes culturelles sont normales et naturelles. On considère toutes les autres comme étrangères, exotiques et non naturelles.
Second degré : On reconnaît le fait que les normes culturelles d’autres sociétés sont également des « normes » comme ses propres normes, mais qu’elles sont autres.
Troisième degré : On reconnaît le caractère relatif et spécifique d’une culture des normes que l’on a. On atteint ainsi le degré de la réflexion sur soi et de l’autoréférentialité. (p. 46)

Où en êtes-vous donc sur l’échelle graduée décrite par le psychologue américain Charles Osgood ?

Abdallah-Pretceille, M. & A. Thomas (eds.). (1995). Relations et apprentissages interculturels. Paris : Armand Colin

One Response to ““Relations et apprentissages interculturels” sous la direction de Martine Abdallah-Pretceille et Alexander Thomas”

  1. Lionel Dersot scrive:

    Cet édifice à trois étages est trop conventionnel et il faudrait se poser la question de sa validité plutôt que de le prendre comme argent comptant. Il lui manque des étages supérieurs ou peut-être annexes. Les auteurs de ce genre d’ouvrages n’ont soit pas d’expérience de vie à l’étranger, soit des expériences dans des milieux universitaires, quatre années par-ci, quatre années par là. Ils ne sont pas des ressources valables pour quiconque a une longue expérience de vie à l’étranger, qui sait pertinement qu’il y a une circulation entre les étages, au moins entre le deuxième et le troisième, et d’autres à définir, et que l’ambiguité des émotions n’est jamais totalement et définitivement clarifiée. C’est pour cela que les seules ressources qui ont potentiellement un pouvoir “thérapeutique” sont à chercher dans la littérature, et certainement pas dans les pompeux ouvrages de l’interculturalité qui s’avèrent “en pratique” insuffisants.

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